Le ravalement de façade est une étape importante dans la vie d’un immeuble. Au-delà de l’esthétique, il répond à des obligations légales et permet de préserver la valeur du bâtiment. Mais comment s’y prendre lorsqu’on est en copropriété ? Quelles sont les démarches à suivre et les coûts à prévoir ?
Dans cet article, nous vous proposons un tour d’horizon complet du ravalement de façade en immeuble. Nous commencerons par rappeler les obligations réglementaires qui encadrent ces travaux, ainsi que les risques encourus en cas de défaut d’entretien.
Ce qu’il faut retenir
- Le ravalement de façade d’immeuble est une obligation légale, encadrée par le code de la construction et de l’habitation.
- La périodicité des ravalements est fixée par les autorités locales, généralement entre 10 et 15 ans.
- Le non-respect des obligations peut entraîner des sanctions pour la copropriété, comme des amendes ou la réalisation des travaux d’office.
- Le coût d’un ravalement dépend de nombreux facteurs (surface, techniques, état du bâtiment) et peut varier de 50 000 à 200 000 € HT pour un immeuble moyen.
- Des aides financières existent pour alléger la facture : subventions Anah, aides des collectivités, éco-PTZ et MaPrimeRénov’ copropriétés.
Diagnostic préalable de l’état de la façade
Avant d’engager des travaux de ravalement éligibles au crédit d’impôt, il est essentiel de réaliser un diagnostic complet de l’état de la façade. Cette étape préalable permet d’identifier les points clés à traiter et d’optimiser la performance des travaux.
Identification des matériaux d’origine
Le diagnostic doit commencer par une identification précise des matériaux qui composent la façade. Il peut s’agir de pierre, de brique, de béton, d’enduit ou d’un mix de ces éléments.
Cette analyse permettra de choisir les techniques de ravalement les plus adaptées et compatibles avec le support. Elle évitera aussi les erreurs de mise en œuvre qui pourraient dégrader la façade ou réduire la durée de vie du ravalement.
Repérage des désordres et des pathologies
Le diagnostic doit ensuite s’attacher à repérer l’ensemble des désordres et pathologies qui affectent la façade. Les principaux points à examiner sont :
- Les fissures et les déformations du support
- Les décollements et les boursouflures de l’enduit
- Les traces d’humidité et les remontées capillaires
- Les salissures et les dépôts de pollution
- Les altérations des modénatures et des décors
Ce bilan exhaustif permettra de prévoir les réparations nécessaires et d’adapter le projet de ravalement en conséquence. Il évitera aussi les mauvaises surprises en cours de chantier.
Évaluation de la performance énergétique
Enfin, le diagnostic doit intégrer une évaluation de la performance énergétique de la façade. Cette étape est indispensable pour vérifier l’éligibilité des travaux au crédit d’impôt.
Le diagnostiqueur devra mesurer la résistance thermique de la paroi et identifier les points faibles (ponts thermiques, fuites d’air). Il pourra ainsi préconiser les solutions d’isolation les plus pertinentes au regard des objectifs de performance.
Cette évaluation énergétique sera aussi l’occasion de repérer d’éventuels désordres liés à une isolation défectueuse (condensation, moisissures) et d’y remédier dans le cadre du ravalement.
En conclusion, le diagnostic préalable est une étape clé pour réussir un projet de ravalement éligible au crédit d’impôt. En confiant cette mission à un professionnel qualifié (architecte, bureau d’études), vous disposerez d’une feuille de route complète pour atteindre vos objectifs techniques, esthétiques et énergétiques.

Ce diagnostic vous permettra aussi d’affiner votre budget et de sélectionner les entreprises les plus à même de réaliser les travaux dans les règles de l’art. Un investissement initial qui vous fera gagner du temps et de l’argent sur le long terme !
Choix des techniques et des matériaux de rénovation
Une fois le diagnostic de la façade établi, il faut choisir les techniques et les matériaux les plus adaptés pour réaliser le ravalement. Ces choix doivent concilier performance énergétique, esthétique et respect du bâti existant.
Traitement des maçonneries anciennes
Pour les façades en pierre ou en brique, il est essentiel de respecter les matériaux d’origine. Les techniques de nettoyage et de rejointoiement doivent être douces et non destructives.
On privilégiera les nettoyages à l’eau sous pression contrôlée, sans produits chimiques agressifs. Les joints seront refaits avec un mortier de chaux, qui assure une bonne perméabilité à la vapeur d’eau.
Si des pierres sont abîmées, on procédera à des greffes ou des remplacements à l’identique. L’objectif est de préserver l’authenticité et la qualité patrimoniale de la façade.
Rénovation des enduits et des décors
Pour les façades enduites, le choix du nouveau revêtement doit se faire en fonction du support et des performances attendues. On peut opter pour :
- Un enduit traditionnel à la chaux, qui offre une bonne respirabilité
- Un enduit hydraulique, plus résistant aux intempéries
- Un enduit à base de liants organiques, qui améliore l’imperméabilité
La finition de l’enduit (talochée, grattée, projetée) et sa teinte seront choisies en harmonie avec l’architecture du bâtiment et son environnement.
Si la façade comporte des modénatures ou des décors, ils seront restaurés avec soin. Les techniques de moulage et de tirage permettent de recréer des éléments manquants ou dégradés à l’identique.
Intégration des travaux d’isolation
Pour bénéficier du crédit d’impôt, le ravalement doit intégrer une isolation thermique performante. Deux solutions sont possibles :
- La pose d’un enduit isolant, qui combine isolation et finition en une seule couche
- La mise en place d’une isolation par l’extérieur (ITE), recouverte d’un enduit de protection
L’enduit isolant est adapté aux façades planes et peu dégradées. Il permet un gain de performance modéré, avec une épaisseur limitée (2 à 4 cm).
L’ITE offre une performance supérieure, mais nécessite une épaisseur plus importante (10 à 20 cm). Elle est recommandée en cas de fortes déperditions ou de pathologies liées à l’humidité.
Dans les deux cas, il faut veiller à traiter les points singuliers (liaisons, baies, balcons) pour éviter les ponts thermiques. Le choix des matériaux isolants (polystyrène, laine minérale, liège) se fera en fonction des performances visées et du support.
En conclusion, le choix des techniques de ravalement doit être guidé par un juste équilibre entre performance énergétique et respect du bâti. Il ne s’agit pas de dénaturer la façade, mais de lui redonner une seconde jeunesse tout en améliorant son confort thermique.
En confiant ces choix à des professionnels qualifiés (architecte, entreprise RGE), vous vous assurerez de bénéficier des meilleures solutions techniques et d’un accompagnement pour optimiser le crédit d’impôt. De quoi réaliser un ravalement durable et valorisant pour votre patrimoine !
Prise en compte des contraintes réglementaires et patrimoniales
Au-delà des aspects techniques et fiscaux, un ravalement de façade doit respecter certaines contraintes réglementaires et patrimoniales. Selon la localisation et la nature du bâtiment, des règles spécifiques peuvent s’appliquer et conditionner les choix de rénovation.
Respect des règles d’urbanisme
Avant d’engager des travaux de ravalement, il est impératif de consulter le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de votre commune. Ce document fixe les règles à respecter en matière d’aspect extérieur des constructions.
Le PLU peut imposer des prescriptions sur les couleurs, les matériaux ou les techniques de ravalement autorisés. Il peut aussi limiter l’épaisseur des isolations extérieures pour préserver l’alignement des façades.
En secteur sauvegardé ou en site patrimonial remarquable, des règles encore plus strictes s’appliquent. Les travaux doivent faire l’objet d’une autorisation préalable en mairie ou auprès de l’Architecte des Bâtiments de France.
Préservation du patrimoine architectural
Si votre bâtiment présente un intérêt patrimonial (immeuble classé, inscrit, ou remarquable), le ravalement doit préserver ses caractéristiques architecturales. Les choix de rénovation seront guidés par un impératif de conservation et de mise en valeur.
Pour les façades en pierre de taille, on privilégiera des techniques de nettoyage douces (gommage, hydrogommage) et des joints à la chaux. Les modénatures et décors seront restaurés à l’identique, en respectant les matériaux et les savoir-faire traditionnels.
Si une isolation thermique est nécessaire, on évitera de dénaturer la façade. Les solutions par l’intérieur seront souvent préférées à l’isolation par l’extérieur, qui risque d’altérer la qualité architecturale.
Prise en compte des spécificités techniques
Certains types de façades nécessitent des précautions particulières lors du ravalement. C’est le cas notamment des maçonneries anciennes (pierre, brique, torchis), qui présentent une forte sensibilité à l’humidité.
Pour ces façades, il est essentiel de maintenir une bonne perméabilité à la vapeur d’eau. On évitera les revêtements étanches (enduits au ciment, peintures) qui risquent de bloquer l’humidité dans les murs et de dégrader les matériaux.
Des solutions d’isolation perspirantes (enduits chaux-chanvre, briques isolantes) seront privilégiées. Elles permettent de concilier performance thermique et respect du comportement hygrométrique des parois anciennes.
Nécessité d’une approche globale
Au-delà de la façade, un ravalement doit s’inscrire dans une approche globale du bâtiment. Il est important de traiter les points sensibles (toiture, menuiseries, ventilation) pour éviter les désordres ultérieurs.
Par exemple, une isolation thermique mal conçue peut générer des problèmes de condensation et d’humidité. Un défaut d’étanchéité en toiture peut ruiner les efforts de rénovation entrepris sur la façade.
Pour garantir la cohérence et la pérennité du ravalement, il est souvent nécessaire de réaliser un diagnostic complet du bâtiment. Ce diagnostic permettra d’identifier les travaux connexes à prévoir et d’optimiser les choix de rénovation.
En conclusion, la prise en compte des contraintes réglementaires et patrimoniales est un passage obligé pour réussir son ravalement. En dialoguant avec les services instructeurs (mairie, ABF) et en s’entourant de professionnels qualifiés (architecte, artisans spécialisés), vous sécuriserez votre projet et sa conformité.
Cette approche respectueuse du bâti existant vous permettra aussi d’accéder aux aides fiscales dans les meilleures conditions. La réglementation impose en effet des exigences de qualité et de performance pour bénéficier des dispositifs comme le CITE.

En conciliant enjeux techniques, patrimoniaux et fiscaux, vous pourrez ainsi réaliser un ravalement durable, esthétique et valorisant pour votre bien. Un investissement rentable à long terme, tant pour votre confort que pour la préservation de notre patrimoine bâti !