Le persan (autonyme : Ùۧ۱۳Û, fÄrsÄ«, ou ÙŸŰ§Ű±ŰłÛ, pÄrsÄ«) est une langue indo-europĂ©enne. C’est la langue officielle et majoritaire de l’Iran (centre, centre-sud, nord-est), de l’Afghanistan et du Tadjikistan. Le persan est une langue notable mais minoritaire au Pakistan, Ă BahreĂŻn, en Irak, en Oman, au Qatar et aux Ămirats arabes unis. Le dari, dialecte du persan, Ă©galement appelĂ© persan afghan ou persan oriental, est une langue officielle en Afghanistan ; il est parlĂ© Ă©galement en Iran et au Pakistan[8]. De mĂȘme, le tadjik, autre dialecte du persan, est la langue officielle du Tadjikistan et Ă©galement parlĂ© au Kirghizistan, au TurkmĂ©nistan, en OuzbĂ©kistan, et dans une moindre mesure au Kazakhstan. Le persan ou lâune de ses langues-sĆurs est Ă©galement parlĂ© en AzerbaĂŻdjan, en Russie[2][3] et en OuzbĂ©kistan (minoritĂ© tadjike). Jadis, du XVIe au XIXe siĂšcle, il fut la langue officielle de l’Empire moghol.
Le persan fait partie du groupe indo-iranien de la famille des langues indo-europĂ©ennes. C’est une langue du type « sujet-objet-verbe ». Les langues persanes sâĂ©crivent surtout au moyen de l’alphabet arabo-persan, variante de l’alphabet arabe, bien qu’elles n’aient aucune parentĂ© avec la langue arabe, dont elles diffĂšrent tant sur le plan de la grammaire que de la phonologie. Au Tadjikistan, en Russie, en AzerbaĂŻdjan et en OuzbĂ©kistan, le tadjik sâĂ©crit au moyen de l’alphabet cyrillique.
Le persan moderne est la continuation du moyen perse, langue officielle de l’Empire sassanide (224â651), lui-mĂȘme une continuation du vieux perse, utilisĂ© dans l’Empire achĂ©mĂ©nide (550â330 avant J.C.)., Il est originaire de la rĂ©gion de Fars, au sud-ouest de l’Iran.[12] Sa grammaire est similaire Ă celle de la plupart des langues europĂ©ennes.
Au cours de l’histoire, le persan Ă©tait employĂ© comme la langue littĂ©raire et culturelle par les diffĂ©rents empires d’Asie de l’Ouest, d’Asie centrale et d’Asie du Sud. Le vieux perse est attestĂ© par des inscriptions cunĂ©iformes datant du VIIe siĂšcle. Le moyen perse s’Ă©crivait dans des Ă©critures dĂ©rivĂ©es de l’alphabet aramĂ©en, on le retrouve sur des inscriptions zoroastriennes et manichĂ©ennes allant du IIIe au Xe siĂšcle. La littĂ©rature persane moderne remonte au IXe siĂšcle, aprĂšs la conquĂȘte musulmane de la Perse, lorsque le persan adopta l’alphabet arabe.
Le persan est la premiĂšre langue qui brise le monopole de l’arabe dans le monde musulman, la poĂ©sie persane devenant rapidement une tradition trĂšs populaire et prestigieuse. Parmi les Ćuvres cĂ©lĂšbres de la littĂ©rature persane, il y a le Shahnameh de Ferdowsi, les Ćuvres de Rumi, les Rubaiyat d’Omar Khayyam, le Khamse de Nizami, le DivĂąn de HĂąfez, la ConfĂ©rence des oiseaux de AttĂąr, le Golestan et le BĂ»stan de Saadi. Parmi les cĂ©lĂšbres poĂštes contemporains, on peut citer Nima Yooshij, Ahmad Shamlou, Simin Behbahani, Sohrab Sepehri, Rahi Mo’ayyeri, Mehdi Akhavan-Sales, ou encore Forugh Farrokhzad.
Le persan reçoit diffĂ©rentes appellations : il est appelĂ© fÄrsi (Ùۧ۱۳Û) en Iran et en Afghanistan (ce qui est une forme arabisĂ©e de parsi â l’alphabet arabe ne comportant pas de consonne « p ») ou encore parsi (ÙŸŰ§Ű±ŰłÛ, une appellation locale ancienne, toujours utilisĂ©e par certains locuteurs); on trouve aussi les termes hazara et tadjik (un dialecte d’Asie centrale) ainsi que dari (appellation locale en Afghanistan). D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les locuteurs du persan sont nommĂ©s persanophones.